• Menu
  • Menu

Manger dans le noir à Kuala Lumpur : avis sur l’expérience Dining In The Dark

J’ai déjà eu l’occasion d’expérimenter quelques moments de vie dans le noir à Melbourne. Muni d’une canne et dans le noir total, on découvrait avec une personne non voyante comment se déplacer et vivre en ville. D’ailleurs à l’époque, lorsque j’avais découvert le site Dialogue In The Dark, je pensais qu’il s’agissait de manger dans le noir car j’étais passé quelques jours avant à Kuala Lumpur. Me voilà donc quelques années plus tard, de retour dans la capitale malaisienne pour cette expérience gustative originale. Et je dois dire qu’avant d’arriver au restaurant Dining in The Dark, j’étais plutôt impatient et excité à l’idée de manger dans le noir. Mais quand on attend beaucoup d’un événement, on prend le risque d’être déçu… Alors, comment s’est passée l’expérience ? Combien ça coûte et est-ce que ça vaut le déplacement ?
Réponses dans les prochaines lignes.

Une récompense qui met en confiance.

Dîner sans la vue, comment ça se passe ?

L’expérience commence en douceur, dans une première salle éclairée, face à un bar. On déguste un petit cocktail assez simple (compris dans le prix) dont il faut retrouver les saveurs. Et pour se mettre dans le bain, on fait un petit jeu où l’on doit refaire un petit puzzle pour enfant mais les yeux bandés. Au début j’avais un peu peur que l’expérience ne se poursuive qu’avec un bandeau mais c’est bien dans le noir complet que le repas s’effectue ensuite. Sans ça l’expérience ne marcherait pas si bien et il serait trop tentant d’enlever le bandeau quelques secondes et nous n’aurions pas autant la sensation d’avoir perdu la vue.

On rejoint ensuite le serveur, non-voyant, que l’on tient par les épaules le temps de rejoindre notre table. Très vite, notre cerveau est perturbé par ce noir complet. Et là où à Melbourne je pouvais me raccrocher à des bruits simulants l’émulation d’une ville et me concentrer sur mes déplacements, ici on est assis et il n’y a qu’une petite musique douce en fond. Notre ouïe n’étant pas beaucoup stimulée, on est beaucoup plus focalisé sur le fait d’avoir perdu la vue, ce qui rend l’expérience plus intense et très déstabilisante.
Les 4 entrées arrivent rapidement sur un plateau et le repas dans le noir commence. Au début on ramène notre cuillère vers notre bouche alors qu’elle est vide, on s’amuse à découvrir les goûts et puis c’est au tour des deux soupes de faire leur arrivée. Comme chaque chose que l’on goûte, on sent avec la main que la dose de soupe est petite et pourtant on a l’impression d’en avoir beaucoup plus à déguster.

Les soupes.

On enchaine avec les différents plats, tous présentés sur un seul et même plateau dans des petits ramequins. Et au bout d’un moment, il y a tellement de saveurs et de choses à découvrir que ça craque un peu au niveau du cerveau. Alors on commence à ramener le ramequin très près du nez, on renifle, on y met les doigts pour s’aider, on goûte à gauche et à droite. Donc si comme moi vous aimez beaucoup la nourriture, le lâcher prise peut rendre un peu fou. Et si on vous invite à vous laver les mains avant le repas, ce n’est pas par hasard. Il faut mettre les doigts, ne serait-ce que pour savoir si on ne loupe pas un petit bout de nourriture. D’ailleurs ne venez pas avec des vêtements fragiles car il est vite arrivé de se tâcher même si je m’en suis plutôt bien sorti.

Les plats dans leurs ramequins.

Entre chaque service on discute un peu avec le serveur qui revient nous voir à chaque fois avec une question. C’est typiquement le genre de conversation qui peut paraître totalement superficielle en temps normal. Mais ici, peut-être pour compenser le fait de ne pas se voir et pour mettre une image sur la personne que l’on rencontre, tout semble plus sincère et profond. Là où d’habitude en quelques secondes on peut se faire un petit topo sur quelqu’un, juste en le regardant, ici il n’y a plus que la voix et les mots prononcés qui ont de l’importance.

Viennent ensuite les desserts, au nombre de cinq, pour clôturer le repas qui se terminera finalement bien plus tôt que prévu. Il faut dire qu’il n’y avait personne ce soir là et que tout s’est enchaîné rapidement, sans temps mort.

Combien ça coûte ? Et ce que j’en ai pensé.

Premier point important, il n’y a rien de farfelu comme des insectes ou des goûts horribles et la nourriture était en majorité occidentale et assez classique. Au début j’ai trouvé ça un peu frustrant mais en fait ça rend l’expérience un peu plus facile et donc agréable. Ce n’est pas trop difficile de reconnaître ce que l’on mange et ça fait du bien de retrouver des sensations que l’on connaît. D’ailleurs il faut attendre la fin du repas pour découvrir tout le menu en images. Il change tous les 3 ou 4 mois. Il n’y a rien d’exceptionnel niveau nourriture mais tout est vraiment très savoureux et de qualité avec de bons ingrédients. La mozzarella était Di Bufala par exemple et les tomates, cerises. Le fait qu’il y ait beaucoup de petites portions différentes rend le concept vraiment agréable.

Enfin, parlons du prix, 218 ringgits TTC par personne, soit à l’heure où j’écris cet article un peu plus de 40€ par personne (menu végétarien au même prix). Pas si cher par rapport à l’expérience proposée et au nombre de plats et saveurs différentes goûtés.
Vous l’aurez compris, c’est une expérience plutôt intense et savoureuse que je vous recommande. Le restaurant n’est ouvert que le soir et se trouve tout proche de la célèbre grande rue de street food Jalan Alor. Plus d’informations et réservation facile directement sur le site officiel.

Adresse : 50A, Changkat Bukit Bintang, Bukit Bintang, 50200 Kuala Lumpur, Wilayah Persekutuan

Laisser un commentaire