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Sur de bons rails

Nous sommes le 14 juin 2023 et aujourd’hui j’ai 36 ans.
Je me revois encore le jour du déclic, en train de conduire avec cette sensation d’avoir peut-être enfin trouvé la bonne solution. Je venais d’acheter mon petit véhicule utilitaire que j’avais rapidement aménagé avec mon père pour y dormir et je redécouvrais avec joie le goût des road trips improvisés et de la liberté. L’illumination est arrivée après avoir posé ces deux questions dans ma tête :

Pourquoi chercher la maison de mes rêves uniquement dans le sud de la France alors que de toute façon je ne suis pas capable de rester toute l’année au même endroit ?
Et si j’envisageais moins cher mais plus au centre de la France ?

Je réalisais alors que je pouvais scinder ma vie en deux : plutôt printemps-été à la maison ou en voiture et fin d’automne-hiver en voyage ou dans une ville du sud de la France comme Montpellier, si je pouvais réinvestir une partie de mon capital dans un appartement.
Sur le restant du trajet, tous les arguments potentiellement négatifs de cette vie comme l’isolement et la solitude étaient facilement balayés par mon rêve, plus fort, de vouloir développer petit à petit un grand terrain attenant à une petite maison de campagne. Et en plus, tous les arguments négatifs que je trouvais au sud de la France en saison estivale comme des températures trop élevées, un plus grand risque de sécheresse ou le prix excessifs des terrains, devenaient au contraire de gros points positifs dans ce nouveau scénario de vie plus au nord pendant une partie de l’année.
C’était une douce sensation de savoir que les prochains mois j’allais avancer avec une nouvelle obsession en tête.
Ce déclic a eu lieu il y a plus de deux ans et j’étais encore loin d’imaginer que j’allais trouver la maison, le terrain (et sa source) pour deux fois moins chère que prévu seulement quelques semaines plus tard.

maison vue du ciel en drone
La maison et sa grange vues du ciel et les premiers aménagements du terrain.

Aujourd’hui, j’ai 36 ans. Cela veut dire qu’il y a 10 ans, je fêtais mon anniversaire au milieu du Salar d’Uyuni en Bolivie, en plein tour du monde. Je ne suis pas vraiment nostalgique de ce grand voyage, sûrement parce que j’ai pu continuer cette vie de vadrouilles à hautes doses et jusqu’à plus soif.
Avec le petit succès de la vidéo de mon tour du monde ainsi que mon blog en guise de CV, j’ai poursuivi des petits rêves à cocher sur une liste. J’ai passé plusieurs mois à Las Vegas pour jouer au poker ; rejoint la mer à vélo en 6 jours ; voyagé seul pendant plus de 6 mois ; traversé 15 états des USA en voiture pendant 18 500 kilomètres de route ; visité la plupart des parcs d’attractions qui me faisaient rêver dans le monde ; je me suis “installé” à Montréal et à Melbourne et je me suis même retrouvé en Crête dans un reportage pour Sept à Huit sur TF1, après avoir fait croire que j’étais le bon client alors que je n’étais pas du tout fait pour ça. J’en ai tout de même profité pour me faire inviter dans la villa voisine à Zinédine Zidane.
Je ne suis pas nostalgique de cette vie là mais je sais que l’on ne peut pas revivre aussi intensément deux fois les mêmes rêves. Deux me reviennent en tête en écrivant ces lignes : la première grosse main de poker gagnante à Las Vegas, les mains tremblantes en ramenant le tas de jetons vers moi et cette petite heure de scooter, le sourire aux lèvres, avant de rejoindre ce sanctuaire pour éléphants en Thaïlande pour un reportage et une visite privée.

Un sourire qui en dit long.

Aujourd’hui, j’ai 36 ans et même si je la partage moins sur les réseaux (un peu sur Instagram), j’ai l’impression d’avoir une vie plus passionnante et au moins tout aussi palpitante que pendant un voyage à l’autre bout du monde.
J’improvise tous les jours, un peu dedans mais surtout beaucoup à l’extérieur de la maison, en développant les 5000 m2 de terrain. Je créé petit à petit des chemins et des zones et je plante tout type d’arbres et arbustes, en majorité fruitiers, allant des traditionnels cerisiers et framboisiers ou poiriers en passant par des moins connus comme l’amélanchier, l’argousier, l’arbousier ou encore le chèvrefeuille bleu. On est encore très loin du compte par rapport à mon idéal de jardin-forêt et c’est tant mieux. Je ne me suis pas embarqué dans un tel projet pour en voir le bout après seulement 2 ans. Pour les plus curieux, j’ai commencé à mettre dans un article quelques Avant-Après montrant l’évolution de la maison.

Le salon

Vu de loin, vous ne voyez pas encore tout le travail de fourmi qui a déjà été effectué sur le terrain puisque la plupart des choses plantées sont ton sur ton et ne se démarquent pas encore beaucoup mais une certaine harmonie et un plan commencent à voir le jour. Sans compter le système d’arrosage automatique en goutte à goutte qui a été mis en place et qui doit représenter 500 mètres de tuyaux.
C’est à chaque fois pas mal de stress mais une vraie petite fierté d’avoir la sensation de construire quelque chose de ses mains et de voir ce que l’on a planté se développer. Et ça fonctionne aussi lorsque l’on peut enfin apprécier son terrain de Molkky après les centaines de coup de pelle effectués pour le terrassement. Et tant pis si je me suis retrouvé à boiter pendant plusieurs jours par la suite.
J’envisage toujours de voyager mais désormais je n’ai plus peur de rentrer et de ne pas me sentir à ma place. Et en attendant de nouvelles aventures, je pense avoir vraiment trouvé le bon compromis avec mes contradictions. Notamment entre l’envie de liberté et de voyage et le besoin d’une base et d’un chez soi où stocker ses souvenirs, entre le calme à la campagne et la ferveur d’une ville dynamique.
Aujourd’hui j’ai 36 ans et demain je signerai pour l’achat d’un studio à Montpellier.

La vie continue.

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