Quand je croupissais réfléchissais dans ma chambre d’hôtel, pendant mes 2 mois de poker à Las Vegas, j’imaginais une petite aventure en vélo. Ce qui me plaisait, c’est que je n’aime pas vraiment le vélo et que je n’avais tout simplement jamais fait de vélo de course. Je me demandais si c’était trop ambitieux de vouloir partir, sur un coup de tête, et faire plus ou moins 500 kilomètres en une semaine afin de voir la mer. Partir avec un gros sac à dos, peut-être sans tente et sans forcément savoir oú dormir…
En tout cas, je trouvais l’idée marrante mais je n’arrivais pas à motiver mon binôme de voyage qui avait peur de l’abandon. J’étais certain de pouvoir arriver tant bien que mal à faire au moins 50 kilomètres par jours quitte à étaler le défi sur quelques jours de plus. Je n’avais pas vraiment conscience de la difficulté puisque je pensais au départ faire le trip en VTT…
C’est juste un jour avant de se lancer que l’idée d’acheter de louer gratuitement des vélos de course nous a définitivement motivés. Le lendemain matin nous achetions donc les vélos (dans l’idée de les rendre une dizaine de jours plus tard, pas satisfaits de l’achat) accompagnés d’un 2e ami, excité par le projet et plus spécialiste en vélo. Départ dans la foulée en t-shirt et baskets, prêt à relever le défi…
Jour #1 : 95km au lieu des 75 prévus pour arriver à Annecy. Après un itinéraire mal appréhendé par mon équipe technique, rempli de belles bosses. Pas facile. On se rend vite compte que l’on est pas capable de tenir la distance dès que ça grimpe trop. Binôme voit rouge et envisage un temps l’abandon. Je suis pas loin d’être dans le même état que lui mais une envie d’aller au bout du défi me fait garder le sourire et ma motivation. La sienne reviendra également assez vite. Du côté de Nico, le spécialiste, tout va bien.
Jour #2 : réveil au bord du lac d’Annecy…
Puis changement d’itinéraire, en route on nous a conseillé la viaRhôna (piste cyclable encore incomplète qui longe le Rhône jusqu’à la méditerranée) et l’on a décidé de se diriger vers Lyon où lits et douches étaient assurées. La suite du parcours en direction de la mer serait ainsi plus à notre niveau. En tout cas, de superbes paysages le long de la viaRhôna, notamment du côté de Chanaz. Puis nouvelle nuit à la belle étoile après 74km (15 de plus pour l’idiot qui écrit) et un barbecue improvisé avec cuisson sur pierres. Douleur au genou, sac de 70l qui pique mais la mer toujours au programme.
Jour #3 : pouvoir passer à l’improviste chez des amis, c’est important dans le cyclisme.
Et finalement une étape de 120 kilomètres pour rejoindre Lyon. Pas facile, surtout la dernière heure avec la circulation en ville. 300m avant l’arrivée, la roue arrière de Nico se détache et c’est la chute. Guidon tordu, roue voilée, c’est l’abandon forcé.
Jour #4 : Direction Romans où l’on nous avait gentiment proposé de nous héberger la veille. On échappe de peu aux orages mais 80 kilomètres difficiles à batailler contre le vent. Puis atterrissage dans un appartement rien que pour nous, avec deux lits, libéré à distance grâce à Julien (Tour du monde et BMX) qui m’avait contacté via ma page Facebook.
Tout ce vent m’a surtout rappelé une vidéo qu’on avait tournée à la va-vite en Australie :
Jour #5 : grosse étape de 136 kilomètres dont 30 en faisant la grimace, avec un genou sur le point de décéder mais un hôtel F1 de grand standing venait d’être réservé. Pas question donc de craquer. Les 500 kilomètres (pour le prestige) étaient alors déjà validés. Techniquement, on pouvait largement imaginer voir la mer le lendemain en fin de journée.
Jour #6 : Après une trentaine de kilomètres de détours (sans carte et sans batterie pour le GPS de l’Iphone), arrivée au Grau du Roi à 22h après 137Km. La mer (de nuit). Une dernière heure particulièrement difficile à cause d’une fatigue accumulée et d’un genou pas loin de déclarer forfait pour de bon. Mais après 638km en 6 jours, le défi est réussi. C’est tout ce qui compte.
Et le retour ?
Finalement, après deux jours sur place, 1 heure de train direction Nîmes pour rendre les vélos et se faire rembourser (avec un peu de pleurniche), le tout enchaîné avec un retour en covoiturage, plutôt satisfait d’avoir réussi mon petit pari. Par contre, je n’aime toujours pas spécialement le vélo.
Bien joué pour un novice Thibaut!
Les paysages valent le détour (et le camping sur le Paquier à Annecy m’intrigue!), mais c’est marrant, ça ne m’attire pas autant que la petite baladounette que je me suis faite fin juin au bord de la Loire…
J’ai bien l’impression en tout cas que tu ne retenteras pas l’expérience vélo dans un futur proche!
Merci ! Le “camping” c’est assez simple, il était 22h et on était fatigué alors à un moment donné il fallait bien poser nos sacs de couchages. 😉
Non c’est vrai que pour le plaisir le vélo c’est toujours pas mon truc mais pour visiter les châteaux de la Loire…
Bravo ! Mais pourquoi n’avoir pas pris des vélos de cyclotourisme avec un porte bagages arrière pour mettre 2 sacoches ? Cela aurait été plus pratique que vos sacs à dos à porter …
Merci ! Car on partait vraiment du jour au lendemain et que ce type de vélos n’étaient pas dispo chez nos “sponsors” (lire le carnet de voyage pour comprendre les guillemets) 😉
Sensass!!! C’est vraiment pas évident. Je voulais pour mes vacances d’hiver faire du vélo mais pas autant!!!! En Décembre, je préfère aller saluer le Père Noel… Plus luge que vélo! Congrats
Ahah merci ! 😉
wow ! bon pour mes vacances d’été j’envisage de rejoindre Saint Malo en partant de Belfort (oui oui la ville des eurockéennes) et je me demandais si la cadence était difficile a tenir et si en VTT c’était équivalent niveau confort ? en tout cas chapeau les mec !!
Salut Sarah et merci 😉 La cadence, c’est toi qui choisis au final (si tu as le temps). Par contre, même si au final je n’y connais rien, je sais tout le monde sera d’accord pour te déconseiller le VTT. Tu vas vraiment faire plus d’effort et avancer beaucoup moins vite.