Début Juin, un reportage sur TF1, où Sept à Huit me mettait gentiment en avant, commençait de cette manière :
Contrairement aux apparences, ce jeune homme n’est pas en Crète pour des vacances, il est ce qu’on appelle un blogueur voyageur…
C’était plutôt classe mais assez loin de la vérité.
Ce n’était pas la première fois que l’on me proposait un petit bout de reportage ou un interview vidéo mais j’avais toujours refusé, persuadé que je ne serai pas à l’aise dans ce genre de situation. Ce qui fut largement le cas pendant le tournage.
La réalité, c’est que ma copine à l’époque (février, mars ? je ne sais plus) m’avait offert ce billet d’avion pour s’excuser et qu’elle comptait en profiter en même temps pour y passer des vacances. J’avais rapidement essayé de négocier avec elle quelques nuits dans la voiture, sans succès, avant de décider de partir en mode vacances également.
Une fois sur place, j’ai reçu un mail pour le reportage et j’ai fini par y répondre, largement encouragé par ma copine. J’ai ensuite passé plusieurs entretiens au téléphone, au bord de la petite piscine privative de ma villa à 20 balles. Il semble que j’étais plutôt à l’aise puisque la gentille journaliste était finalement prête à nous rejoindre avec son cameraman. Je me suis alors retransformé en blogueur et après pas mal de démarches, j’ai décroché quelques nuits et repas dans l’un des plus beaux hôtels de ma vie, avec une vue exceptionnelle sur la baie d’Elunda, et j’ai fini par poster un article sur mes 2 semaines de road trip en Crète, loin d’être inintéressant.
Séparation oblige, je suis retourné deux mois à Montréal depuis Barcelone voir mes supers cousins québecois et mon ami Luis, perdu au Canada depuis bientôt 3 ans. Pendant ce séjour, j’ai fait un petit saut à Las Vegas rejoindre un couple d’amis. J’y ai gagné quelques centaines de dollars au poker malgré une entorse et mon ami a prit un peu plus de 3k dans des tournois. On a fait l’un de mes petits rêves depuis mon premier trip à Sin City en 2009 : manger le menu dégustation à l’Atelier de Joël Robuchon. De retour à Montréal, j’ai subi une attaque au couteau d’un toxico (plus de rire que de mal) et j’ai pris mon vol retour.
De nouveau en France, j’étais décidé à enfin prendre un peu de temps pour me poser et profiter du confort du canapé dans mon petit chez moi. J’allais passer au moins tout l’hiver dans ma région. D’ailleurs, pour m’occuper j’allais me motiver à écrire plus sur mon blog et surtout en privé (dans le but, peut-être, d’en faire un livre). L’idée c’était de parler de mes rencontres pour en faire une sorte de journal intime romancé (une auto fiction, avec très peu de fiction) à la fois pour le plaisir d’écrire et pour ne pas avoir peur de raconter certaines choses plus intimes. Entre les rencontres, je pouvais y glisser quelques anecdotes de voyage, parler de mes relations et de mes sentiments sur certains sujets.
En rigolant, je disais qu’idéalement il faudrait voir deux filles en même temps (sans nécessairement leur mentir), comme ça mon bouquin s’appellerait « Le plan à 3 ». Ce serait une bonne astuce marketing pour les quelques petits frustrés qui s’imagineraient quelque chose d’exceptionnel, pensant que se retrouver nu avec plus d’une personne dans la même pièce est synonyme d’épanouissement. C’était en tout cas une bonne excuse pour commencer à écrire.
Deux mois plus tard, j’avais certes fait un petit tour en Italie mais je n’avais quasiment rien écrit. La faute à ma paresse et à la peau trop douce de Shéhérazade. Quelques jours avant l’officialisation de la fin de cet intermède, tout s’est emballé et un miracle s’était produit. Je ne me levais plus le matin fatigué et je ne subissais quasiment plus de maux de tête le restant de la journée (à condition de protéger mes yeux au maximum de lumières excessives). Un miracle s’expliquant surtout avec le cocktail suivant : une nouvelle paire de lunettes, du magnésium, un sommeil de meilleur qualité, et beaucoup d’eau. Ma flemme avait relativement disparu et j’écrivais des tas de choses qui n’avaient jusqu’à maintenant qu’un titre dans mes brouillons. Je reprenais le sport un peu plus sérieusement, dans l’espoir de faire partir ce petit ventre de trentenaire que j’avais pourtant juré ne jamais laisser se dessiner. J’écrivais également beaucoup de choses à propos d’histoires d’amour, de culs ou simplement intimes. Assez peu de rapport avec le voyage et donc qui ne méritaient pas de sortir sur ce blog.
(Le livre existe désormais)
L’arrivée du froid et de la nuit à 17h00 aidant, ces billets à 650€ pour l’Australie me faisaient de l’œil. J’envisageais de partir en Janvier pour me poser quelque part et prendre mon temps. Et puis le billet à 560€ pour Melbourne a fait son apparition. Le prix était juste fou et le départ début décembre. Nous sommes alors en Novembre. J’ai rapidement checké si je pouvais m’en sortir tout seul niveau logement et je me suis retrouvé à réserver une chambre partagée sur AirBnb dans une des tours les plus classes du centre-ville. Pour 14 euros la nuit, j’aurai notamment droit à une piscine intérieur, un sauna, une salle de sport et un rooftop avec une salle d’études. Tout ça à 15 minutes à pied du casino et de la belle bibliothèque où j’imagine bien continuer d’écrire. La suite, je ne la connais pas encore mais en tout cas, la deuxième phrase du reportage de TF1 avait plus de sens :
Thibaut, 30 ans, passe son temps à parcourir le monde.
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