Notre balade du jour se situe dans le Parc national d’Aigüestortes et lac de Saint Maurice (Parc Nacional d’Aigüestortes i Estany de Sant Maurici), en plein cœur des Pyrénées espagnoles. On part en direction du Mirador de l’Estany Llebreta pour l’une de ces randonnées qui vous laissent un souvenir tenace de beauté sauvage. J’ai eu la chance de la parcourir fin juillet, sous un grand soleil et dans une ambiance presque estivale, avec des températures douces et idéales pour marcher. Et pourtant, pas grande monde à l’horizon pour cette belle surprise, à la fois accessible et spectaculaire, au cœur d’un des plus beaux coins de Catalogne.

⚠️ Conseils avant de partir :
- Même en plein été, les températures peuvent chuter rapidement : prévoyez une petite laine et attention au vent en altitude.
- Pas de réseau téléphonique durant la randonnée : ne comptez pas sur votre téléphone pour vous organiser ou appeler.
- Beaucoup d’eau, de bonnes chaussures de marche, la protection solaire et la casquette sont indispensables.
- Le sentier ne présente pas de grandes difficultés techniques mais peut être glissant par endroits, surtout au retour si vous optez pour la boucle.
- Comptez environ 4 heures de randonnée aller-retour (hors pauses).


Le sentier démarre depuis le petit parking de l’Aparcament de la Palanca de la Molina, où je vous conseille d’arriver tôt le matin : les places sont très limitées et se remplissent vite. Dès les premiers mètres, la magie opère : le sentier serpente à l’ombre des arbres, longe une rivière fraîche et traverse même un joli pont suspendu. Rien d’exceptionnel sur cette première partie, mais l’ambiance est paisible, rafraîchissante, et la marche très agréable. Il faut environ une heure de montée tranquille (sans grosse difficulté) avant d’atteindre un premier panorama à couper le souffle.

Là, tout change. Les montagnes s’ouvrent, l’Estany de Llebreta (8 hectares) apparaît dans toute sa splendeur, et la randonnée prend soudain une autre dimension. À un peu plus de 1600 mètres d’altitude, la rivière devient un fil conducteur spectaculaire, avec ses remous, ses reflets et ses vasques naturelles. On marche alors à quelques pas de l’eau, dans un décor qui n’est pas sans rappeler les forêts du nord de l’Amérique. On croise même quelques troupeaux en liberté, et l’odeur des résineux vient par moments chatouiller les narines. Un pur bonheur.


Le clou du spectacle, c’est évidemment la cascade en terrasse qui se dévoile dans les derniers instants : intense, puissante, d’une beauté brute, observable à différents niveaux avec des petits bassins de plusieurs mètres de profondeur (il est interdit de s’y baigner). Le tout avec le lac et les sommets en toile de fond. Il est possible de continuer encore la balade pour les plus sportifs (et motivés). Le retour se fait en grande partie par un autre chemin plus ouvert, mais beaucoup plus raide et caillouteux. Pas forcément adapté à tout le monde. Si vous préférez jouer la sécurité, le retour par le même chemin qu’à l’aller reste le plus confortable.


🦗 À noter : la présence d’une sauterelle étonnante. Ouvrez les yeux sur le retour, le long du sentier, vous croiserez peut-être de curieuses sauterelles noires qui, en prenant leur envol, déploient de magnifiques ailes rouges et émettent un bruit caractéristique. Il s’agit de Oedipoda germanica, également connue sous le nom de criquet à ailes rouges. Elles sont totalement inoffensives, mais assez impressionnantes à voir et entendre lorsqu’elles volent en groupe ou seules.


